
Racontez-nous votre parcours…
Je ne savais pas trop ce que je voulais faire, j’ai donc commencé par une prépa littéraire, puis des études d’histoire. J’ai fait une maîtrise d’histoire sur les relations internationales entre la Chine et le Royaume-Uni pour le retour d’Hong-Kong à la Chine et puis ensuite j’ai fait un troisième cycle dans les relations internationales qui m’a emmené à passer un an en Chine pour apprendre le chinois et me familiariser avec le milieu.
Après avoir découvert que je n’avais pas envie de faire cela, je suis revenu sur mes études d’histoire et j’ai passé un CAPES, qui finalement ne me convenait pas. Puis j’ai dû faire mon service civil pendant lequel j’ai travaillé dans une radio associative à Marseille, qui est un peu le pendant de NOVA, qui s’appelle Radio Grenouille, où j’étais assistant du directeur de la radio et pour laquelle je préparais des émissions.
Puis un jour on m’a dit « si tu as envie de faire des petits reportages, vas-y ». Comme j’ai toujours adoré manger et cuisiner, j’ai commencé par faire des sujets sur la gastronomie et c’est à ce moment-là que j’ai compris que c’est ce que j’avais vraiment envie de faire.
Puis je suis venu à Paris où j’ai travaillé un peu pour France Inter et France Culture en tant que chroniqueur pendant deux ou trois étés, et en parallèle j’ai démarché pour faire des piges dans des magazines lifestyle et gastronomie. Cela a vite pris et pas mal de gens m’ont fait confiance tout de suite. Au bout de 10 ans, j’ai été recruté pour être rédacteur en chef adjoint de Sport & Styles, et au bout de 3 ans, je suis devenu rédacteur en chef du magazine.
Votre meilleur souvenir dans le métier ?
Chaque départ est pour moi une super découverte. Cela peut paraître un peu artificiel, mais j’ai beaucoup aimé le reportage au sujet des piscines à Sydney. J’avais envie d’y aller depuis longtemps et cela a été une vraie belle découverte. L’approche qu’on a choisie était vraiment chouette et pertinente pour découvrir une ville différemment. Je suis allé aussi au Botswana dans le désert du Kalahari et cela m’a beaucoup marqué.
Votre plus belle interview ?
Je pense à une femme dans le monde du parfum qui s’appelle Olivia Giacobetti. J’ai passé un super moment avec elle, ça a bien fonctionné, c’était une belle rencontre intellectuellement et personnellement. C’est vraiment une superbe personne et j’aime bien son approche du parfum.
Votre plus beau souvenir de voyage de presse ?
Ce ne sont pas des voyages de presse mais des reportages individuels, parce que moi je fais la différence entre le voyage de presse en groupe et le reportage individuel car ce n’est pas la même approche. Il y en a trois qui m’ont vraiment marqué : Un au Chili en Patagonie dans le Parc national Torres del Paine, l’autre au Botswana dans le désert du Kalahari et puis celui à Sydney sur les piscines naturelles de bord de mer.
Un pays qui gagne
à être plus connu ?
J’ai un peu du mal à répondre à cette question, mais je suis plus sur une destination vraiment de découverte. Ce que j’aime dans notre métier, c’est que l’on part en reportage avec un angle précis et je trouve ça assez sympa de découvrir un pays de manière parcellaire et hyper subjective, alors que quand on part en vacances, on part la fleur au fusil, on veut un peu tout voir, mais les meilleurs souvenirs je trouve aujourd’hui en vieillissant, sont ceux où j’en vois le moins.
« Moins j’en vois, plus j’en vois », plus j’arrive à m’imprégner du pays et à le garder en tête et en moi, alors que quand on fait plein de choses, il n’y a pas de souvenirs. C’est cette conception du voyage que j’ai découvert grâce à mon métier et que j’aime beaucoup.
Si vous n’aviez pas été journaliste ?
Il y a un métier que j’ai toujours voulu faire et que je n’ai pas fait comme l’école a toujours bien marché pour moi et que j’ai décidé de continuer mes études. Je pense que j’aurai aimé être cuisinier, chef. Et depuis quelques temps, tous les métiers autour du massage.
Quelles sont les thématiques qui attisent votre curiosité ?
Moi je suis fan de gastronomie, de nourriture, c’est toujours un truc qui me parle beaucoup, le bien-être aussi de plus en plus, en lien avec le massage. Le bien-être avec une connotation presque thérapeutique, très en lien avec les médecines extrême-orientales, Asie, Japon, Thaïlande, tout ça, ça me plait énormément.
Un aliment, un plat que vous aimez préparer ?
Comme je cuisine beaucoup, j’en ai pas mal. J’aime les plats qui cuisent longtemps, classiques, traditionnels français et à l’inverse, j’aime beaucoup la cuisine avec des épices, des condiments d’Inde, d’Asie du sud-est, voilà un peu les deux directions de ma cuisine.
Un talent caché ?
Talent je n’en sais rien ha ha… mais en tout cas, cuisiner, c’est un truc que j’adore faire.
Présentez-nous une journée type…
C’est une bonne question, parce que la chose qui m’a toujours angoissé dans le travail, c’est justement la « journée type ». Donc avec ce métier, grâce à ce métier, et moi comme je le conçois, il n’y a jamais de journée type, surtout pas. C’est-à-dire que moi si vous voulez me faire dépérir rapidement, vous me faites une succession de vingt journées types et normalement je suis mort, ha ha !
C’est ce que j’adore dans ce métier, on peut l’organiser comme on veut, c’est d’ailleurs ce que je dis aux jeunes qui viennent chez nous, je leur dis que ce métier, c’est eux qui décident de ce qu’ils vont en faire, il n’y a pas de règle autre que celle de faire un bon papier ou un bon sujet. Il y a des gens qui ont besoin de se nourrir d’idées, d’aller à l’extérieur, moi je trouve ça plus intéressant que de passer sa journée, derrière un ordinateur.