
Racontez-moi votre parcours ?
Avant de me consacrer à la photographie, j’ai poursuivi des études de lettres à la Sorbonne et plus tard de journalisme à l’ESJ Lille-Pro. Fort de cette double influence, j’ai débuté mon activité de reporter indépendant, au Sri Lanka d’abord, puis j’ai enchaîné les reportages en Iran, en Birmanie, en Asie Centrale et plus récemment au Brésil. Ma démarche s’oriente désormais vers le travail documentaire, en ce sens que je privilégie des projets au moyen-long court qui me tiennent véritablement à cœur. Je réponds par ailleurs à des commandes ponctuelles de reportages pour la presse magazine.
L’évolution marquante de votre métier ces 5 dernières années ?
Le manque d’argent ! Sinon, je note que le développement des web médias est plutôt une bonne chose. Ils pallient aux manques de la presse traditionnelle et permettent de diffuser un travail/reportage à l’international. Aussi, l’utilisation de plus en plus courante des plateformes sociales comme Instagram permet de présenter son travail plus librement à un public de plus en plus nombreux. D’être son propre rédacteur en chef en quelque sorte.
Un conseil à partager aux attachés de presse ?
Faire confiance aux journalistes qui revendiquent des idées et qui proposent des projets un peu fous !
Présentez-nous votre journée type.
Ma « routine » de travail se présente en deux temps bien distincts. Il y a le travail sur le terrain, le reportage à proprement dit, qui consiste à rencontrer les protagonistes de mon sujet, à faire des photos, prendre des notes, analyser une situation, etc.
Dans un second temps, une fois rentré à la maison avec le travail accompli, il faut éditer, mettre au propre, réfléchir à la forme que l’on veut donner au fond pour ensuite démarcher la presse, autrement dit vendre son travail. Un reportage ou un travail documentaire photographique peut avoir une durée de vie parfois longue. Si le sujet est percutant et bien amené, on augmente ses chances de publications.
Un pays qui gagne à être connu ?
L’Iran, même si depuis quelques années l’industrie du tourisme s’y emploie avec passion.
Les valeurs qui vous guident au quotidien ?
Curiosité (mais est-ce vraiment une valeur ?), solidarité (on fait un travail social dans la mesure où l’on rend compte des conditions de vie souvent dures des autres), diversité et tolérance.
Quelles sont les thématiques qui attisent le plus votre curiosité ?
Tout ce qui touche à l’humain, aux injustices et aux diverses formes de résistances.
L’évènement que vous souhaiteriez couvrir avant la fin de votre carrière ?
La destitution de Donald Trump et la fin du conflit israélo-palestinien.
La question ou la remarque que l’on vous fait le plus souvent ?
« Tu pars où cette fois ? » et « Quand est-ce que tu rentres ? »
Vos plus beaux reportages à l’étranger ?
L’Iran, pour la découverte d’une culture millénaire et plus particulièrement sa jeunesse qui a soif de libertés. La Namibie pour les paysages et ce lien indescriptible entre l’individu et la terre. Le Brésil pour sa dureté sociale et l’allégresse qui coule dans ses veines.