10 questions à
Mathilde Giard

Pigiste / Le Journal du Dimanche

Racontez-nous votre parcours…

Dès 12 ans je savais que je voulais être journaliste, comme Tintin reporter !

J’ai donc fait des études de lettres modernes, puis l’IPJ (Institut pratique de journalisme) à Paris.

La dernière année, j’ai effectué un stage, pendant les vacances de Pâques, à Paris-Normandie, quotidien régional, où j’ai été embauchée comme « localière », sans même terminer mon dernier trimestre. J’y suis restée quatre ans et j’ai adoré cette aventure ! J’ai notamment été en charge pendant deux ans, à Evreux, des faits divers.

J’ai ensuite participé à la création de l’Actu (éditions Play Bac, grand frère de Mon Quotidien), journal pour les 14-18 ans, en 1998, jusqu’en 2001 où j’ai été débauchée par L’Hebdo des Juniors (aujourd’hui Le Monde des Ados). Responsable des pages mondes, je suis partie en reportage au Kosovo, en Afghanistan, en Afrique…, pour des sujets liés à la cause des enfants. J’ai rencontré mon mari, journaliste allemand, au Kosovo. Nous sommes partis vivre en Afrique du sud, où il travaillait pour une organisation humanitaire, et j’ai alors commencé à faire des piges pour le JDD et Libération. Nous avons déménagé à Francfort puis, de retour à Paris en 2007, j’ai proposé mes services au JDD. J’ai commencé par écrire pour la rubrique « Que faire dimanche prochain près de Paris ? » qui s’est ensuite élargie, coup de chance, au tourisme en général. J’ai remporté la « plume d’or » de la presse tourisme en 2014.

Votre meilleur souvenir lié à votre activité ?

C’était une riche expérience d’aller au Kosovo pour la presse enfant. On pensait que la guerre était un sujet trop difficile pour eux or, si, ils voulaient comprendre ce qu’il se passait. J’y suis allée sans beaucoup de moyens sur place, et j’y ai fait des rencontres fortes.

La persévérance paie toujours. La semaine dernière, en Alaska avec Nicolas Hulot, en croisière, celui-ci ne souhaitait pas être interviewé. Avec une autre journaliste, on a joué le jeu et gardé nos distances, respectant son intimité en famille. Finalement, face à notre patience, il a accepté de nous accorder un entretien. Je n’aurais pas pu imaginer un décor plus idéal, devant un glacier se jetant dans la mer, au bout du monde, à l’approche de la COP21 à Paris.

Votre plus belle interview ?

Atiq Rahimi, prix Goncourt 2008. Une amie enseignante et artiste à Calais, impliquée dans la vie associative, m’a prévenue que cet écrivain venait rencontrer les migrants afghans pour le Nouvel An afghan. J’étais la seule journaliste. C’était très fort, face à une personnalité généreuse et intelligente, de grande envergure.

Un pays qui gagne à être connu

L’Islande. J’ai eu un coup de cœur pour ses paysages lunaires, sa littérature, la simplicité de ses habitants… C’est l’un des rares pays où je me suis débrouillée pour aller deux fois en reportage, à deux saisons différentes, en été et en hiver !

L’évènement que vous souhaiteriez couvrir avant la fin de votre carrière ?

En fait, je l’ai déjà fait… Mon rêve, c’était le Japon. Mais je suis restée bien trop peu de temps, seulement trois jours à Tokyo ! J’aimerais beaucoup y retourner. Et pourquoi pas la Nouvelle Zélande, un voyage en cargo, la Suède… Et toujours retourner au Royaume Uni, découvrir de nouvelles villes, la campagne, l’Ecosse, le Pays de Galles, ou en Italie où ce n’est pas sans raison qu’est né le tourisme…

Un conseil à partager aux attachées de presse ?

Rester authentique et naturelle, parler avec sincérité de sa destination sans essayer de la survendre, en proposant des angles pertinents. Ainsi, un lien de confiance se tisse, parfois même d’amitié…

Si vous n’aviez pas été journaliste, quelle autre profession vous aurait plu ?

J’aurais bien aimé être avocate, ou pourquoi pas attachée de presse ou professeur de français !

L’endroit où vous partez en vacances pour vous ressourcer ?

Belle-Ile-en-Mer, où j’ai une maison de famille. J’y vais dès que je peux ! J’ai trouvé par exemple que Saint Barth était moins belle que Belle-Ile, c’est bien la peine d’aller si loin (rires)… J’y vis pieds nus au paradis !

Une anecdote sur vous, un talent caché ?

J’aime bien faire le pitre, raconter des histoires et rigoler en voyage !

Un film préféré ?

Out of Africa, ses somptueux paysages africains, la belle histoire d’amour entre Robert Redford et Meryl Streep…