10 questions à
Stéphane Tufféry

Rédacteur en chef / La Tribune de l’Assurance

Racontez-nous votre parcours…

J’ai débuté dans la presse à 30 ans, alors que j’avais déjà une vie professionnelle derrière moi comme chargé d’études documentaire dans un cabinet de conseil dans l’assurance. Mon patron de l’époque m’avait orienté vers le journalisme et ça m’a plu. J’ai suivi une formation aux techniques rédactionnelles. Lorsque j’ai cherché du travail en tant que journaliste, j’ai fait valoir mon expérience et ma connaissance du secteur de l’assurance.

C’est comme ça que je suis entré à la Tribune de l’Assurance, d’abord en tant que pigiste, puis ensuite en pied dans la rédaction, en 2004. En 2008, j’ai rejoint l‘Argus en tant que chef de rubrique Risques d’entreprise et courtage, jusqu’en 2012, où je suis retourné à la Tribune toujours avec le statut de chef de rubrique. J’y ai ensuite pris le poste de rédacteur en chef que j’occupe aujourd’hui.

Quelle est l’évolution marquante de votre métier ces dernières années ?

Le métier de journaliste qui a beaucoup évolué en raison de l’apparition de l’information en ligne. Avec un impact significatif sur le modèle d’affaires d’un titre de presse. Comment continuer à vendre de l’information qualitative alors que beaucoup d’informations sont disponibles gratuitement ? La Tribune de l’Assurance, un mensuel, n’est pas en concurrence avec le flux continu d’Internet. Cela nous permet de valoriser un travail de fond.

En même temps, ce rendez-vous mensuel avec nos abonnés n’est pas suffisant et nous avons choisi de les multiplier, grâce à un nouveau site Internet, avec par exemple des newsletters thématiques. Nous essayons de combiner deux temps différents : travailler le fond et la valeur ajoutée de l’information sectorielle pour rester un magazine de référence et le temps raccourci de l’information continue.

Votre plus belle interview ?

Récemment, j’ai interviewé Nicolas Moreau, le patron d’Axa France, Denis Kessler, celui de Scor, ou encore Gilles Dupin, le Pdg de Monceau assurances. Tous ont une vision du secteur assurantiel, de la réassurance, mais aussi bien au-delà, une vision macro-économique passionnante. Les personnalités qui vont au delà même de leur secteur, qui dressent des perspectives et ont une vision m’impressionnent.

Quelle est la personne que vous aimeriez interviewer ?

En fait j’aurais bien aimé interviewer Tidjane Thiam, lorsqu’il était patron de Prudential, aujourd’hui directeur de Crédit Suisse.

Un conseil à partager aux attachés de presse ?

Ce que j’aime, c’est la réactivité lorsqu’on les sollicite, lorsqu’une info tombe et que l’on s’empare du sujet. En revanche, la sur-sollicitation, pour savoir si on a bien reçu le communiqué, est contre-productive. Je n’ai pas de conseil à donner sur un métier que je ne maîtrise pas mais savoir faire passer son information sans être insistant m’apparait être la bonne alchimie, certes difficile à atteindre mais qui me semble-t-il fait la différence.

Une passion ?

J’adore les livres anciens. Dans mes rêves, j’aimerais avoir une belle librairie pour accueillir des bibliophiles.