
Racontez-nous votre parcours et les débuts du blog…
Pour comprendre mon « destin » de voyageuse, il suffit de regarder mes photos d’enfance. J’ai attrapé la maladie du nomadisme très jeune. Fille de routards soixante-huitards, j’ai été trimbalée aux 4 coins de l’Europe, en camion hippie ou en voilier, de mes 0 à mes 18 ans. Un peu plus tard, lorsque j’ai découvert le parachutisme et la plongée, j’ai développé une addiction aux sensations fortes qui a décuplé mon envie de voyager pour explorer les fonds marins et aériens. Et puis, ayant travaillé des années dans le domaine des musiques du Monde (production et organisations de concerts), j’ai rapidement été assoiffée d’échanges culturels.
C’est donc tout naturellement que ma « liste des Pays à visiter » est devenue longue comme le Nil et que je suis partie loin de chez moi aussi souvent que possible… Mon blog est né en 2012, à mes 32 ans, parce que j’avais des centaines de choses à partager (check-list, récits, photos, vidéos, repérages…) et l’envie de créer un site utile à tous les voyageurs. J’ai alimenté mon blog de façon décousue et aléatoire pendant des années. Cinq ans plus tard, le trafic est devenu tellement important que j’ai décidé de m’y consacrer plus sérieusement, afin d’offrir un contenu constant et enrichi à mes visiteurs. Ce que je préfère, c’est écrire mes récits de voyages et publier mes photos pour replonger dans mes souvenirs et sensations d’ailleurs.
Présentez-nous une journée type…
Quand je suis chez moi (près de Paris), la journée commence souvent trop tôt (avec le réveil de mon fils de 2 ans) et termine toujours trop tard (car je m’occupe souvent de mon blog après minuit…). Etant aujourd’hui free-lance et blogueuse par intermittence, aucune journée ne se ressemble. J’alterne les missions et je réalise de nombreux voyages, longtemps, brièvement, loin ou à côté. Cependant, que mes journées soient sédentaires ou nomades, gérer un blog avec assiduité est quotidien et très chronophage !
Je dois (théoriquement) gérer chaque jour mes publications et échanges sur les réseaux sociaux mais aussi répondre aux nombreux messages que je reçois (en essayant de ne pas prendre trop de retard). Et puis, il faut que je rédige, améliore, corrige mes pages et articles pour réduire ma « to-do-list ». Mais avant-tout, je dois préparer mes prochains voyages et ça me prend un temps fou ! Enfin, lorsque je suis en voyage, j’aime être déconnectée donc je pense à mon blog le moins possible, je prends des centaines de photos et je tiens à jour mon carnet de voyage, pour tout retranscrire au retour.
Quel est votre meilleur souvenir lié à vos voyages ?
Est-ce le jour où j’ai plongé avec des raies mantas en Papouasie ? Où bien le jour où mes amis zulu (retrouvés 10 ans après) m’ont offert un concert privé dans leur hutte en Afrique du Sud ? A moins que ce soit le jour où j’ai appris ma grossesse alors que je baroudais au Bangladesh… !!? Où quand j’ai pu me baigner avec mon fils de 18 mois au Costa Rica ? Je crois que le meilleur, c’est toute cette diversité culturelle et géographique…
Quelle est pour vous l’évolution marquante dans le blogging de ces dernières années ?
Il y a clairement une tendance à la professionnalisation des blogs et à l’inverse une baisse des blogs personnels « amateurs » (remplacés par des comptes Instagram ou Snapchat). De nombreux blogs naissent désormais avec une stratégie commerciale et de communication solide avant même de publier leur premier article ! Et puis, une évolution marquante : la vidéo est devenu le support numéro 1 ! Elles deviennent spectaculaires, de nombreux bloggeurs s’équipant d’un drone et ayant des formations solides dans le domaine.
La personnalité qui vous inspire ?
Saul Goodman (personnage de la série Breaking Bad).
L’endroit où vous partez en vacances pour vous ressourcer ?
Entre la Corse et l’Ile de Porquerolles, sur le voilier de mon enfance. Je retrouve mes habitudes de petite fille, vivre de ports en criques, approcher les dauphins et passer des heures dans l’eau avec mon masque, mon tuba et mes palmes… J’y vais très bientôt avec mon fils afin de vérifier s’il a le pied marin !
Une anecdote
Ce n’est pas un talent mais plutôt une anecdote cachée. Pendant 10 ans, j’étais chanteuse dans un groupe de musique féminin, aux accents ragga/reggae, chanson et même hip-hop ! De mes 18 à mes 28 ans, mes copines et moi donnions régulièrement des concerts, le groupe s’appelait « Les Kouzines ». J’étais bien plus douée pour écrire les paroles que pour les chanter. Aujourd’hui, le groupe est terminé mais je suis entourée de musiciens devenus professionnels et j’ai eu la joie de co-écrire l’an dernier une comédie musicale pour enfants qui a été jouée sur scène récemment.
Une passion ?
J’ai toujours eu la passion de la découverte et des sensations fortes. J’aime trop toucher à tout pour me consacrer pleinement à une discipline. Le parachutisme, la plongée, la musique, l’écriture, sont des passions dévorantes mais qui se succèdent. Aujourd’hui, je suis avant tout passionnée par chacun des Pays que je traverse, chaque nouvelle rencontre, nouvelle expérience ou découverte. Et puis, devenue maman, ma nouvelle passion est de transmettre à mon fils des valeurs et un appétit pour la découverte du Monde qui l’entoure.
Un film ou un livre préféré ?
Impossible de dire mes « préférés » mais je vais citer ceux qui m’ont marquée dernièrement. J’ai adoré « The Life of Pi » que j’ai visionné très récemment dans un vol Paris-Pointe à Pitre. Un film féérique qui m’a fait voyager du début à la fin.
Pour ce qui est de la lecture, je viens de finir la série de Laurent Gounelle, auteur du best-seller « L’homme qui voulait être heureux ». Ce sont des formats courts qui abordent les thèmes du « développement personnel » (terme qui a tendance à me rebuter) mais c’est terriblement bien fait et ça fonctionne parfaitement. Idéal en voyage, les livres de Gounelle font toujours beaucoup de bien et ouvrent les yeux en douceur.
Un conseil à partager avec les agences ?
Dans l’univers du voyage et du tourisme, la seule façon de me faire adhérer à une marque est de m’inviter à la tester à travers un envoi de produit, une invitation individuelle ou un blog trip. Le blog trip a évidemment un fort impact car les interactions entre bloggeurs (d’univers similaires ou pas !) décuplent le taux d’engagement sur les réseaux sociaux.
Et un petit mot sur Instagram : j’ai l’impression que les records d’abonnés (comptes ayant plus de 10, 20 ou même 50 000 followers) sont une fois sur deux bidons (achats de faux followers). C’est tellement répandu qu’on dirait une histoire de dopage, le cercle infernal. Le seul indicateur à prendre en compte devrait donc être le taux d’engagement.