10 questions à
Aurelia Devilliers

Directrice de Production – Asie & Océanie chez East West Travel

Quel est le changement qui vous a le plus marqué dans l’industrie du tourisme ces dernières années ?

Le développement d’internet a littéralement révolutionné le tourisme, mettant le monde entier à portée de clics, réduisant ainsi les distances, donnant un accès facile et immédiat à l’information.

L’arrivée des sites tels que Airbnb ou Expedia, des plateformes de réceptifs ou des blogs de voyageurs a engendré une réelle évolution dans les mentalités de nos passagers, qui sont désormais habitués à l’instantanéité. Les voyageurs sont aujourd’hui bien plus acteurs dans l’élaboration de leurs itinéraires, plus exigeants et bien mieux informés. Un réel challenge pour tous les agents de voyages qui doivent sans cesse se tenir au courant, se former, voyager encore et encore sur les destinations et être super réactifs.

Présentez-nous une journée type…

Mes journées s’enchaînent à une vitesse grand V mais ne se ressemblent pas, si ce n’est qu’elles paraissent toujours trop courtes ! Travaillant sur plusieurs destinations et plusieurs marques, je passe de la pure production (rédaction de la brochure et tarification de produits, recherche de nouveaux itinéraires pour compléter notre offre web), à la mise en place d’un voyage de presse, le suivi d’un éductour ou d’une campagne de marketing, la formation des équipes. L’assistance quotidienne au plateau de réservation me permet aussi de garder un œil sur les dossiers en cours et les tendances du marché. Il n’y a donc pas de journée type avec un emploi du temps prédéfini, j’établis seulement des « to do lists » que je m’efforce de respecter en lissant les tâches sur plusieurs jours en fonction du quotidien. La polyvalence et l’adaptabilité sont les maîtres mots de mes journées.

Votre plus beau souvenir ?

Ma rencontre avec l’Australie ! En 1994, je pars pour la première fois aux antipodes dans le cadre d’un séjour linguistique et tombe amoureuse de la destination ! Une passion nait pour ce pays et, à défaut d’y vivre, j’ai la chance de partager cet amour de la destination au quotidien via ma profession. Depuis, il ne s’est pas passé une année sans que je mette le pied Down Under.

La destination où vous nous emmèneriez ?

En Australie évidemment et dans le Kimberley plus exactement. La terre ocre et les grands espaces désertiques ont un attrait tout particulier pour moi. Cette région encore sauvage de l’Australie où la nature s’exprime sans limite est une terre d’aventure synonyme de déconnexion avec notre vie trépidante du monde moderne.

Si vous n’aviez pas fait ce métier…

Grand reporter international… un autre moyen de voyager et de découvrir d’autres horizons.

Une personnalité qui vous inspire ?

Je n’ai pas de mentor mais les gens en général, d’ici et d’ailleurs y compris les personnages fictifs des romans par exemple sont pour moi une source d’inspiration. On peut tant apprendre de chacun d’entre nous.

L’endroit où vous partez en vacances pour vous ressourcer ?

Je dis souvent que le lieu où je me ressource le mieux sur cette terre est finalement dans les airs, lors d’un vol long-courrier. J’ai en effet la chance de dormir très facilement en vol, m’endormant souvent avant le décollage pour n’ouvrir l’œil qu’à une heure de l’atterrissage. Sinon j’apprécie un bon bol d’air frais en montagne juste après le bouclage de la brochure annuelle afin de me vider la tête et recharger les batteries.

Un livre préféré ?

Le Lion de Joseph Kessel, l’un de mes premiers romans. Ce livre m’a donné l’envie de découvrir le monde. Les étendues sauvages du Kenya me faisaient rêver. Il m’a aussi appris la notion d’amitié, avec ses liens si forts. Depuis je suis une passionnée des romans dont l’histoire se déroule dans d’autres pays. C’est un moyen magique pour moi de m’évader, me permettant de m’imaginer bien loin alors que je lis dans un métro parisien bondé !

Un talent caché ou une passion ?

Un talent ? l’équilibre que j’ai découvert à travers le yoga. Une passion en dehors des voyages : la cuisine, concocter des petits plats et faire des gâteaux me détend.

Un conseil à partager avec les bureaux de représentation ?

Connaître la destination que vous représentez pour y avoir séjourné, rien ne vaut un témoignage ou une anecdote personnelle à partager. Faire rêver les futurs voyageurs et savoir accrocher toutes les typologies de passagers prouvant que chacun peut trouver dans la destination mise en avant son petit coin de paradis. Se démarquer, innover et faire preuve de créativité toujours et encore pour sortir du lot.