
Racontez-nous votre parcours…
Cela fait 14 ans que je suis journaliste mais je n’ai pas toujours traité des sujets destinations et voyages. J’ai débuté en tant que pigiste pour plusieurs magazines pendant 8 ans en couvrant des sujets très différents comme la santé, la science, l’histoire, la société ou encore la culture. J’ai ensuite pas mal bossé pour le magazine « Ça m’intéresse Histoire » et j’ai été responsable éditoriale de Hors-séries avec des sujets qui traitaient de santé, de science ou encore d’histoire, de patrimoine et de voyage.
Je travaille actuellement chez National Geographic et National Geographic Traveler depuis juillet 2016. J’ai été embauchée comme chef de service et j’avais pour mission d’écrire des articles, de partir en reportage et de m’occuper des articles d’autres journalistes pigistes. La boucle est bouclée ! J’ai commencé en tant que pigiste et j’avais affaire à des chefs de services et aujourd’hui je suis chef de service et je m’occupe des papiers des pigistes.
L’évolution la plus marquante de votre métier ces 5 dernières années ?
Quand on discute avec des journalistes plus âgés, on a l’impression qu’il y a eu un « âge d’or du journalisme » il y a 15 ans. Les journalistes avaient beaucoup de budget pour aller sur le terrain, pour rencontrer des gens, pour faire des articles originaux et pour prendre des photos. Aujourd’hui on essaye de faire la même qualité de reportage avec plus de moitié moins de moyens. Il faut donc être malin et astucieux pour continuer à proposer des articles originaux et des angles insolites.
Notre objectif est de raconter des histoires et de ne pas faire le énième papier sur telle destination. Malgré l’exigence des lecteurs et l’avènement du web, nous devons faire avec les moyens dont nous disposons. De plus, dans la presse voyage, nous avons constaté l’explosion des blogs et des sites de voyages qui proposent une expérience différente. Face à ces nouveaux supports, il faut se renouveler et tirer notre épingle du jeu pour continuer à attirer les gens et notamment les jeunes générations qui ont de plus en plus tendance à aller sur le web pour se renseigner.
Votre plus belle interview ?
J’ai fait des enquêtes dans le secteur de la santé au cours desquelles j’ai pu aller dans des centres anticancers. J’y ai rencontré des médecins qui utilisaient de la médecine complémentaire de type auriculothérapie pour traiter les symptômes des effets secondaires de la chimio et j’ai interviewé des personnes formidables parmi les médecins, cancérologues et patients. Ce sont des expériences et des interviews qui m’ont touché.
En juillet dernier, j’étais à New-York pour un reportage au sujet des origines du hip-hop dans le Bronx. J’ai pu y rencontrer un pionnier du hip-hop qui m’expliquait qu’il était là lors du tout premier rendez-vous hip-hop en plein milieu du Bronx. Quand on pense que c’était un phénomène local qui est maintenant devenu mondial avec des fortunes comme Beyoncé ou Jay-Z qui sont aussi riches que des grands chefs d’entreprises, c’est quand même quelque chose qui me touche, surtout que c’est un style de musique que j’apprécie.
Un conseil à partager aux attachés de presse ?
Je sais que les budgets sont de moins en moins importants mais il faut dans la mesure du possible pouvoir faire découvrir des expériences uniques. Faire en sorte de ne pas retrouver les mêmes expériences dans tous les médias. Le meilleur conseil c’est donc de proposer des voyages personnalisés. Avec National Geographic Traveler on essaye de favoriser l’immersion avec les gens, et je pense qu’on apprend beaucoup d’un pays en rencontrant les gens qui y habitent.
Si vous n’aviez pas été journaliste…
Je n’en aurais pas choisi d’autre parce que le métier de journaliste me permet de faire tous les métiers du monde. Ça me permet à la fois de rencontrer un cordonnier ou un viticulteur d’un petit village d’Italie et en même temps d’interviewer un grand professeur de neurologie qui va me parler de la maladie de Parkinson. Si je n’avais pas été journaliste, j’aurais été bien malheureuse je crois.
L’endroit où vous partez en vacances pour vous ressourcer ?
J’étais en Normandie il y a deux semaines et c’est hyper important pour vraiment me ressourcer d’avoir des destinations natures, un peu calme. Je peux partir dans les Yvelines à 1/2h de chez moi ou aller à l’autre bout du monde dans les plateaux Ethiopiens, j’imagine que je peux bien me ressourcer là-bas aussi. Le voyage est au coin de la rue en fait.
Un talent caché ?
Comme toutes les femmes je suis multifonctions mais ce n’est pas vraiment caché. Je peux vivre plusieurs journées dans la journée, en 24h !