
Votre meilleur souvenir professionnel ?
Un superbe souvenir parmi tous ceux que j’ai, c’était lors d’un voyage en Italie pour un reportage. Je suis partie avec ma collègue Corinne (Chef de service chez National Geographic France) pour lui faire découvrir ma région. Le fait de partir dans le cadre du travail m’a obligé à regarder autrement mon pays. Le voyage était assez intéressant et émouvant parce que j’ai pu parcourir mes terres tout en les lui montrant et en lui présentant les gens que je connaissais. Ce road trip en Ligurie en Italie était vraiment superbe.
Un pays qui gagnerait à être plus connu ?
Je pense qu’il y en a plein mais si je devais choisir, je dirais l’Ethiopie. Il s’agit encore une fois d’un voyage que j’ai fait avec Corinne à Addis-Abeba. C’était étonnant parce que tout le monde passait juste pour faire un stop. Ils allaient ensuite dans des destinations beaucoup plus touristiques comme Lalibela et ne prenaient pas le temps de s’arrêter.
On retrouve un peu ça dans d’autres villes d’Afrique : les gens ne prennent pas le temps d’explorer, de s’immerger et découvrir comment vivent les locaux. C’était assez fascinant par ce qu’on voyait comment la ville était développée et comment elle restait traditionnelle. Donc oui, c’est un circuit moins connu et moins sexy mais il a beaucoup à offrir.
Présentez-nous votre journée type…
Je travaille à la fois au bureau et en reportage, j’ai une double casquette. Ma journée type en rédaction commence systématiquement par un café avec ma Moka. C’est seulement après que je peux commencer à me prendre plein de belles images dans les yeux. Je dois aussi suivre tout ce qu’il se passe dans le monde de la photo, voir ce que les gens font, faire des lectures de portfolio et je reçois beaucoup de soumissions de photographes qui m’envoient leur travail. Je passe également beaucoup de temps à lire des textes parce que je dois les illustrer, m’imprégner de l’esprit de l’article et du pays. C’est donc beaucoup d’informations et de renseignements sur différents thèmes.
Quand je suis en reportage, il y a toutes les tâches très techniques de préparation de l’appareil photo : le nettoyage des objectifs, le test de l’appareil photo, la sélection des objectifs à amener en fonction du parcours… Être en reportage c’est aussi et surtout essayer de rendre par l’image ce que je vois avec mes yeux en essayant de donner une touche personnelle et des petits détails qui m’ont frappés. J’essaye de partager mes émotions en images tout en sortant du cliché classique des cartes postales.
Les thématiques qui attisent le plus votre curiosité ?
Je suis très intéressée par le social, donc même quand je fais des voyages plutôt tourisme, j’essaye toujours d’avoir un œil sur ce qui se passe dans le pays, d’avoir un intérêt sur la dimension humaine. Tout ce qui est rencontre et immersion avec les locaux, portraits des gens m’intéressent beaucoup. Ce qui est vraiment génial c’est lorsque les gens m’ouvrent leur porte et me font rentrer chez eux et que j’ai l’opportunité de rentrer dans leur vie quotidienne. C’est vraiment ce que je préfère.
Un talent caché ?
Dans une autre vie ou quand je suis en vacances, j’organise le festival de musique « Goa Boa festival » qui a lieu chaque année à Gênes et dans lequel je fais « tourner » des artistes.
Les valeurs qui vous guident au quotidien ?
Encore une fois c’est d’aller au-delà des clichés, de chercher des choses qui ne sont pas forcément déjà racontées par les autres et j’essaye de respecter le côté éthique des gens. Par exemple, quand ils ne veulent pas être photographiés et bien je respecte leur choix. La photo volée est nécessaire mais ça doit rester éthique.