
Racontez-moi votre parcours ?
Une école de journalisme (spécialisation radio) juste après le bac… Puis premier stage d’un mois à RTL en janvier 1999 où je reste finalement un peu plus de 14 ans en tant que reporter et présentateur. En parallèle, je suis rédacteur en chef d’un magazine papier axé culture, sorties et voyage… Les premières collaborations au Routard arrive grâce à ce biais en 2011… Puis grand saut à la télé en 2013 où je deviens présentateur à ITélé (devenue Cnews) puis à TV5MONDE depuis 2015 !
L’évolution marquante de votre métier ces 5 dernières années ?
J’aime travailler « à l’ancienne »… Donc pour ma part, il n’y a pas vraiment d’évolutions dans mon quotidien. Sinon, réponse classique : l’explosion des réseaux sociaux. Ce qui a apporté du positif, comme une nouvelle manière de communiquer, de chercher l’info, d’échanger… Mais aussi une nouvelle donne : les journalistes sont désormais « mis en concurrence » (quel horrible mot !) avec des instagramers, des bloggers ou ceux qui s’auto-proclament « influenceurs ». Pourtant nous ne faisons absolument pas le même métier.
Mais le constat est là : il est désormais de plus en plus difficile de « vivre » de ce métier, ou tout du moins de le faire correctement, notamment pour les pigistes ou les journalistes indépendants.
Un conseil à partager aux attachés de presse ?
Ne pas oublier justement le cœur de leur métier : les relations presse ! C’est à dire, travailler un angle avec le journaliste, l’accompagner dans l’élaboration du reportage et surtout… connaître les médias ! Cela tombe sous le sens, mais c’est un constat : 80% des attachés de presse avec qui je collabore pour TV5MONDE, ne savent pas comment fonctionne l’organisation d’une émission ou d’une chronique télé. Quand ils ou elles ne connaissent pas le média lui-même !
Certains sont plus au courant des comptes Instagram à suivre que des médias traditionnels incontournables. Mais je le répète : nous ne faisons pas le même métier. Donc délaisser (un peu) les réseaux sociaux parfois fantaisistes pour se recentrer sur l’essentiel : du reportage journalistique construit, vérifié, anglé et qualitatif !
Présentez-nous une journée type…
Aucune journée ne se ressemble et heureusement ! Je visualise mon emploi du temps à plus ou moins deux mois : je cale en priorité mes semaines de reportages à l’étranger puis j’articule mes jours à TV5MONDE à Paris en fonction. Sinon, cela rassemblerait à cela : tournage le matin, puis montage des sujets, écriture des chroniques puis présentation à l’antenne. Et le soir, veille pour les futurs sujets ! Sur le terrain, pour le Routard, ce sont des journées de 7h à 1h du matin (et oui ce ne sont pas des vacances !) où il faut vérifier les adresses une à une et en dénicher de nouvelles !
Un pays qui gagne à être plus connu ?
L’Indonésie, qu’on limite bien trop souvent à Bali, malheureusement. Sinon, l’Australie, où j’ai vécu plusieurs mois. L’un des derniers pays où une vie itinérante, alternative et proche de la nature est possible sur le long terme.
Les valeurs qui vous guident au quotidien ?
J’aime être un « connexionneur », néologisme qu’avait créé Rémy Kolpa Kopoul de Radio Nova. Bâtir des ponts entre les gens, les mettre en relation ensemble sans attendre quelque chose en retour ou même « connecter » un voyageur avec sa prochaine destination à travers des récits ou un reportage. Sinon, rigueur et exactitude dans les récits ou les chroniques, mais sans se prendre au sérieux. Ne jamais perdre son âme d’enfant, quoi qu’il arrive !
Quelles sont les thématiques qui attisent le plus votre curiosité ?
Et vos passions ?
La géopolitique (avec TV5MONDE je suis servi !) et les cultures alternatives. Deux thématiques que l’on retrouve souvent dans mes reportages. Sinon, j’ai une passion secrète pour la scène rock et street art ! Il m’arrive souvent d’aller à la chasse aux graffs ou aux lieux culturels undeground ! Ah oui ! Pas vraiment une passion mais ma première étape dans un nouveau pays : aller au supermarché. Souvent très instructif !
L’évènement que vous souhaiteriez couvrir avant la fin de votre carrière ?
Un grand concert de rock underground en Corée du nord !
La question ou la remarque que l’on vous fait le plus souvent ?
« C’est trop bien, tu es toujours en vacances »… Je comprends que l’on me fasse cette remarque, mais c’est tellement loin de la réalité. Les reportages demandent organisation, rigueur et emploi du temps serré… Et si j’arrive à me dégager une heure par jour pour « décompresser », dans une journée de 7h à 1h du matin, c’est déjà bien. Donc non, ce ne sont pas du tout des vacances…
C’est tout bête, mais il faut une certaine condition physique et maitrise de soi car on marche beaucoup, on dort peu (6 heures pas nuit en moyenne) et il faut savoir improviser en toute situation sans s’énerver ! Ceci dit, je n’échangerais cela pour rien au monde, contre une vie de bureau bien ordonnée !
Quel ont été vos plus beaux reportages à l’étranger ?
Le plus incroyable : partir à la rencontre des mushers en Laponie finlandaise.
Le plus atypique : une semaine à Nimbin en Australie, dans une des dernières communautés de hippies au monde.
Le plus « alternatif » : proposer un city guide sur Berlin uniquement à travers les œuvres de street art de la ville.