10 questions à
Sandrine Mercier

Rédactrice en chef / A/R Magazine

Racontez-nous votre parcours…

J’ai commencé par me tromper. J’ai travaillé trois ans chez Danone comme responsable RH, ce qui m’a amené à fermer une usine. On me proposait d’en fermer d’autres après, ce qui ne n’emballait pas. Alors j’ai démissionné et je suis partie faire un tour de monde toute seule. En rentrant je voulais être reporter radio. France Inter avait à l’époque lancé « Les enfants d’Inter » où ils testaient des jeunes à l’antenne, jugés par des professionnels et des auditeurs. Je me suis inscrite et suis arrivée 4° avec une émission que j’avais proposée sur les voyages « Larguer les amarres ».

Roland Dhordain recherchait un reporter pour l’émission « La France retrouvée » pour couvrir la vie rurale et il m’a proposé ce poste. Je suis restée chez France Inter pendant 18 ans, comme reporter volant sur différentes émissions et productrice d’un magazine sur l’Europe.. Chaque année je proposais une émission sur les voyages ! Lorsque Claude Villers a pris sa retraite en 2004, j’ai pris la relève du créneau voyage, et ce pendant 7 ans.

Depuis 2010, j’ai créé A/R Magazine avec mon conjoint Michel Fonovich. En parallèle je travaille chez RFI comme remplaçante depuis 2 ans et demi, et chroniqueuse pour BFM Business et TGV mag depuis 2 ans.

Votre meilleur souvenir lié à votre activité ?

Mon plus beau souvenir c’est quand un été pour France Inter je suis partie presque 2 mois au Groenland ! Je faisais une chronique quotidienne de 5 minutes qui s’appelait « Sandrine et les glaçons »,. D’abord à bord d’un voilier et ensuite je suis partie sur la calotte glaciaire avec une équipe scientifique. Le silence et l’étendue infinie ont été une expérience très intense. Pour l’anecdote, je suis revenue avec l’hélico qui accompagnait Nicolas Hulot pour un tournage !

Votre plus belle interview ?

Au Brésil, alors qu’on faisait un sujet voyage dans la région de Salvador de Bahia, on a découvert des gens qui vivaient au bord de la route sous des bâches, c’était le mouvement des « sans-terre ». Je me revois dans ces habitations, sans rien. Ils avaient passé beaucoup de temps avec nous pour nous montrer comment ils se débrouillaient. Ils étaient fiers et digne, tellement contents qu’on les prenne en photo ! Ce n’était pas prévu, pas très tourisme, mais très fort.

Un pays qui gagne à être connu ?

La République Dominicaine, dans le sens où il faudrait la connaitre autrement. Tout le monde va à Punta Cana, où il y a des plages magnifiques certes, mais c’est très bétonné. Or dès qu’on en sort, c’est incroyablement beau. Superbe nature, des gens très sympas, de la musique tout le temps, ils dansent plus qu’à Cuba !

L’évènement que vous souhaiteriez couvrir avant la fin de votre carrière ?

Je n’oserais pas penser aller en Corée du Nord car c’est très compliqué, mais j’aimerai bien aller au Turkménistan, ce pays doit être délirant!

Un conseil à partager aux attachées de presse ?

Avant de nous envoyer des communiqués, qu’elles regardent bien si cela peut nous être profitable, cela n’a souvent rien à voir ! Il faut se renseigner sur le support !

Si vous n’aviez pas été journaliste quelle autre profession vous aurait plu ?

(rires) Justement, j’ai déjà été autre chose puisque j’ai commencé par me tromper de voie avant de devenir journaliste. C’est une vraie reconversion !

Sinon je dirais prof de yoga ou producteur indépendant de voyages.

La personnalité qui vous inspire ?

Ma fille. Elle me permet de garder cette part de rêve, d’enfant en moi. Elle medonne beaucoup d’énergie. C’est hyper ressourçant ! Elle est insouciante, incarne la joie de vivre, je puise en elle cette cette vitalité, cette curiosité.

Une anecdote sur vous, un talent caché ?

Je suis la reine du vélo ! Je fais du vélo partout où je vais, à Paris mais aussi en voyage ! J’en ai fait au Japon, en Irlande, en Angleterre, en Allemagne etc !

Un film ou un livre préféré ?

Le Quatuor d’Alexandrie de Lawrence Durrell que j’ai lu pendant mon voyage au Groenland !